Quand je danse
Vibrante errance. Sans élan, à terre se pose l’âme essoufflée. Les vents dérobés surprennent et ravivent le centre. Marcher pieds nus au rythme de l’esprit premier. Danser le coeur et le sang. Bouche ouverte crie, avale. Le corps rencontre l’air, résonne la terre entière. Libre est l’expression.
Grandissante enfance, déroutant chemin de sable. Face au paysage dévisagé le naufragé cherche la pluie et le vent. Faim de tant et manque de tout. Quitter le carcan pour faire les choses de la liberté. Je suis là, sur le chemin, le lent. Avancement.
Qu’est ce que je ressent ? Une vision élargie du monde. Le rythme amplement pénétrant délie. Le bois en feu. La danse m’emporte loin de l’homme blessé vers l’animal sacré. La source incarnée libère l’énergie.
Homme à la peau écaillée et à plumes. Le chant de l’homme appelle, l’écho répond. Guidance. S’ancrent les membres dansant. Les mouvements de l’expression suivent le souffle. Un oiseau.
Libre d’avant. Chaque instant au présent. Cheminer avec force est épuisant quand la pratique mesurée sculpte l’épanouissement. La beauté du geste a des conséquences : apparaît l’achèvement.
Être en vie n’attend pas. Dépendre de la chair pourtant. Les mains sensibles cherchent appuis sur le présent. Les gestes graphie signifient. Invoque ! Couper le souffle au sombre. Devant la table rase dressée de possibilités boire au goulot de la lucidité. Un temps au rythme de la féconde pensée. Le bruit de l’attente.
L’immatériel au-delà, la sensation s’impose. Faire surface. Libre c’est allé loin, c’est devenu sain. Raconte ma nature. Il y a le gris, c’est ainsi. Éveil le jour, repos nocturne. En ordre. Aller ailleurs, oeuvrer. Être expression. Faire, sans rien dire, du sens une raison. Répondre.
Corps-paysage. Au monde, organe esprit. Le coeur bat bas, las là. Amour vague, en ruine. Passe le creux la tête monde face à l’univers. Un instant à l’encre, à l’eau troublée. Sans regard longer les mirages que sont le rivage et le large : divaguer.